The Moon Goose Analogue
Narratologie, Agence spaciale spéculative, Art, sciences et fiction
#roscosmic #liens Terre-Espace #déconstruction
Campagne promotionnelle, identité graphique et visuelle
Ewan A. Lopes
Étudiant en master Communication visuelle et graphique
Louise Charlier
Artiste, chercheuse, doctorante en Art et Sciences de l’art
Co-tutelle ENSAV La Cambre et ULB (FRESH FNRS)
@lou_charlier
www.roscosmic.com
Roscosmic, pour de nouveaux imaginaires spatiaux
Constellation d’imaginaires spatiaux : repenser nos liens à l’espace et à la Terre par l’étude des récits alternatifs du cosmos
À l’aube d’un nouvel âge spatial (Pasco, 2017), nous assistons à un retour de l’engouement pour la conquête des étoiles. Celui-ci prend corps dans un élan technologique avec l’arrivée sur le devant de la scène d’agences privées telle que SpaceX, qui prône une vision de l’espace tournée vers l’exploration afin de « venir en aide à l’humanité ».
En parallèle, de nouvelles rivalités politico-militaires entre agences spatiales publiques émergent, engendrant des courses à l’espace, récemment vers Mars. D’un autre côté, la prise de conscience de l’unicité de notre planète Terre amène certain·e·s artistes et philosophes à concevoir l’espace différemment et à créer d’autres récits. Ceux-ci, modelés entre autres par le contexte climatique, mettent en cause les récits dominants en proposant des formes anticapitalistes et non-anthropocentriques de relation au cosmos. Ils s’ouvrent dès lors à des modes de pensées alternatifs, où politiques et poétiques ne s’excluent pas. Sans systématiquement verser dans l’utopie d’un retour à la nature et d’une exclusion du voyage spatial, ces récits se réapproprient et spéculent sur d’autres récits spatiaux possibles.
L’on constate toutefois que si les récits dominants s’inspirent de récits artistiques pluridisciplinaires afin de penser l’avenir, ces derniers ne sont considérés sérieusement que s’ils s’inscrivent dans l’imaginaire de la conquête spatiale. Notre recherche mettra en évidence des récits alternatifs et spéculatifs qui s’affranchissent de l’imaginaire dominant et « prennent le risque de construire un autre rapport à la réalité ».
Sur base d’une sélection de récits spatiaux artistiques et philosophiques qui émergent en nombre depuis les années 2000, notre projet de recherche aura l’ambition de répondre aux questions suivantes : face aux récits et représentations hégémoniques du cosmos, quelles alternatives existent ? En quoi sont-ce des alternatives ? Comment faire entendre ces autres voix afin qu’elles favorisent la pluralité de notre représentation du cosmos ?
L’objectif ultime de cette thèse en Art et Sciences de l’art est double. D’un point de vue théorique, il s’agira de construire un modèle qui puisse rendre compte à la fois de la réalité spatiale, soit l’ensemble des activités économiques, scientifiques et militaires de l’espace et des imaginaires qui y ont trait. Ce modèle, tout en distinguant fait et fiction, devra être capable de signifier la porosité de la frontière qui les sépare.
D’un point de vue sociétal, il s’agira de proposer une alternative au Traité de l’espace. Ce Traité, seul document international légiférant sur l’utilisation et l’exploration des corps célestes, semble, plus de 50 après sa signature (1967), insuffisant et surtout, non respecté. Insuffisant en matière de législation sur la commercialisation, la privatisation et la militarisation de l’espace. Insuffisant aussi car il ne fait aucune mention de questions éthiques et écologiques. Il est, par ailleurs, non respecté, par exemple par la Nasa qui a signé en 2015 le Space Act, une loi en faveur de l’exploitation des ressources spatiales par des entreprises privées américaines.
De nature artistique, la nouvelle version du Traité de l’espace que nous proposons prendra la forme d’une production textuelle poétique et fictionnelle. Il sera rédigé à partir des rencontres faites avec les citoyen·ne·s et les acteur·ice·s des récits spatiaux. Celles-ci auront lieu au sein d’une installation artistique réalisée durant la formation doctorale et nommée Bibliothèque des imaginaires spatiaux. Le traité aura pour objectif de représenter des imaginaires spatiaux alternatifs.
Pour atteindre ce double objectif, il faudra d’une part, faire émerger les caractéristiques principales des récits hégémoniques du cosmos et d’autre part, montrer en quoi et comment les récits et représentations alternatives que proposent les artistes et philosophes déconstruisent les modèles dominants.