Stéréotypia

Sociologie ● Psychologie sociale

#migration #stéréotypes #racisme

Double poster, édition, 12 p.


Caroline Rohn

Graphiste et animatrice 3D
@inside_ego
www. caroline-rohn.com

Fariha Ali

Chargée de projets
ULB Engagée et Groupe de Recherche sur les relations Ethniques, les Migrations et l’Egalité (GERME), Département de Sociologie, ULB


« Avoir un nouveau regard sur les questions travaillées au quotidien, un bel esprit d’équipe et beaucoup d’échanges. »
— Fariha Ali
« J’ai été très enthousiaste à l’idée de collaborer avec des chercheur·euse·s. De recevoir une base d’information tangible et de pouvoir développer des outils graphiques autour d’elle. Le projet met vraiment en valeur la collaboration avec les artistes et les scientifiques qui proviennent de deux mondes souvent perçus comme éloignés. »
— Caroline Rohn

Migration, au-delà des préjugés

Qu’est-ce qu’un stéréotype et pourquoi en avons-nous ?

Depuis la crise de l’accueil des réfugié·e·s de 2015, le projet « Migration, au-delà des préjugés » rassemble un collectif de volontaires, accompagné·e·s par l’ULB Engagée et Jagora asbl, autour d’un objectif commun : élaborer des outils d’animation et de réflexion à destination des jeunes. Cet outil est porté auprès des jeunes grâce à des interventions dans les écoles secondaires et structures pour la jeunesse de la Fédération Wallonie-Bruxelles.

Qu’est-ce qu’un stéréotype et pourquoi en avons-nous ? Le stéréotype est défini comme les croyances partagées portant sur les caractéristiques de personnes appartenant à un groupe. Leur rôle est de simplifier la réalité : grâce à certaines caractéristiques d’une personne, nous la mettons dans la catégorie qui lui correspond le plus. Par exemple, nous allons placer les individu·e·s dans la catégorie « Étranger·ère », selon des signes distinctifs qu’on leur associe.

Simplifier la réalité permet de prédire plus facilement celle-ci. Nous anticipons donc certaines choses, et cela nous permet de réagir plus vite. Ce processus est particulièrement utile dans des situations de peur, lorsque nous souhaitons réagir rapidement. Grâce au stéréotype, nous pouvons également déterminer les personnes appartenant au même groupe que nous.

Le problème du stéréotype est qu’il généralise trop les groupes. En effet, bien que le stéréotype soit nécessaire à notre fonctionnement normal, il devient préjudiciable lorsque nous généralisons trop de traits à un groupe, notamment des caractéristiques négatives.

Lorsqu’un·e individu·e porte une évaluation/une attitude négative vis-à-vis d’un groupe ou des membres de ce groupe, en se reposant sur une généralisation erronée (comme le stéréotype), alors l’individu·e a un préjugé. Le préjugé est donc différent du stéréotype : là où le stéréotype est un automatisme du cerveau, le préjugé est un jugement et une émotion.

Une personne ayant des préjugés envers un groupe ne va pas nécessairement adopter des comportements négatifs envers ce groupe, mais aura des prédisposi- tions à avoir ce genre de comportement.

Si parce que j’ai un préjugé, je me comporte mal vis-à-vis des membres d’un groupe, alors je fais de la discrimination. La discrimination est donc un comportement, un acte concret alors que le stéréotype et le préjugé sont de l’ordre du mental (cognition) ou de l’affectif. En Belgique, on reconnaît plusieurs types de discrimination : sur base de caractéristiques personnelles comme la nationalité, l’origine ethnique ou nationale, la soi-disant « race » ou couleur de peau et ascendance, mais aussi le sexe, le handicap, la conviction religieuse ou philosophique ou l’orientation sexuelle. La loi belge protège les individu·e·s contre la discrimination !

Au-delà de la discrimination interpersonnelle (d’individu·e à individu·e), il existe une discrimination systémique également (de système à individu·e). Le racisme systémique désigne l’ensemble de la structure sociétale composée d’institutions, de lois et de politiques qui maintiennent un système d’inégalités qui privilégie et opprime différents groupes dans la société selon leur « race » ou ethnicité. Il est différent du racisme individuel et désigne le racisme comme produit du fonctionnement normal et routinier des institutions. Comme le sexisme, c’est un système dont on a hérité et dont on n’a pas toujours conscience des rouages.

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