Nano video game
Nanotechnologie ● Biomédical ● Fertilité humaine
#délivrance de médicaments #thérapies géniques #fertilité
Simulation de jeu vidéo, vidéo d’animation, 2’17’’
Louise Servan
Graphiste et photographe
@louiservan
Gilles Bruylants
Professeur associé et directeur du laboratoire EMNS
Engineering of Molecular NanoSystems (EMNS), Chemistry and Materials Science, École polytechnique, ULB
Isabelle Demeestere
Professeure et directrice du LRH
Laboratoire de recherche en Reproduction Humaine (LRH), Faculté de Médecine, ULB
« Il est généralement très difficile pour les scientifiques d’identifier ce que le public comprend des explications au sujet de notre recherche. Avec Recherche en Perspective, il est possible de visualiser ce qui en a été perçu par la graphiste, ce qui constitue un retour très enrichissant pour améliorer notre communication. »
« Ce qui m’a plu, c’est l’échange avec le chercheur qui fût très enrichissant. »
Thérapies géniques : une nouvelle ruée vers l’or ?
Développement de nanoparticules d’or fonctionnalisées pour la délivrance sélective de microARN aux cellules ovariennes
Objectif du projet : développer des nanoparticules d’or pour délivrer de manière ciblée des acides nucléiques (microARN) aux cellules ovariennes de femmes devant subir une chimiothérapie afin de minimiser les effets de la thérapie sur leurs cellules ovariennes et préserver leur fertilité.
Les microARNs sont de courtes séquences d’acides nucléiques (une vingtaine de bases) qui forment une des grandes voies de régulation de l’expression des gènes : lorsque ces microARNs se lient à des
ARN-messagers de séquence homologue, ces derniers sont dégradés et leur traduction est inhibée. Ces microARNs peuvent réguler l’expression de plusieurs gènes et constituent une voie très prometteuse de thérapie génique.
Le LRH a récemment démontré que le microARN Let7a voyait son expression fortement diminuée dans les cellules ovariennes de souris exposées à la cyclophosphamide, une molécule fréquemment utilisée dans le traitement des cancers du sein et de l’ovaire, et que cette sous-expression était liée à un fort taux d’apoptose (mort cellulaire). Plus encouragent, le LRH a également démontré que l’administration de Let7a simultanément au traitement anti-cancéreux permet de diminuer ce taux d’apoptose des cellules.
En administrant ce microARN simultanément au traitement chimio-thérapeutique, il devrait être possible de diminuer les effets délétères du traitement et d’améliorer la préservation de la fertilité des patientes.
Néanmoins, pour pouvoir être administré à un·e patient·e et être transporté dans l’organisme jusqu’aux cellules cibles, l’ARN a besoin d’un vecteur : injecté seul il serait rapidement dégradé dans le plasma sanguin. Dans ce but, le laboratoire EMNS cherche à développer des nanoparticules d’or couvertes d’une couche organique qui les rendrait invisibles au système immunitaire tout en permettant l’accrochage des ARNs. Cette couche organique est basée sur l’utilisation de calixarènes-diazoniums, une technologie mise au point récemment par le laboratoire EMNS en collaboration avec le Laboratoire de Chimie Organique de l’ULB (Prof I. Jabin) pour la fonctionnalistion de nanoparticules. Cette couche permet de conférer aux particules une excellente biocompatibilité, une grande stabilité dans le plasma sanguin ainsi que la possibilité d’ancrer une quantité contrôlée d’une ou plusieurs biomolécules, comme les microARNs (la molécule thérapeutique) ou un anticorps permettant de ne cibler que les cellules ovariennes.
Le développement de cette stratégie de fonctionnalisation de nanoparticules adaptées aux applications biomédicales devrait permettre l’intensification de leur usage comme vecteur pour la délivrance de médicaments.